La Préhistoire...

Crane de l'AtlanthropeCrane de Sinanthrope Les vestiges de la présence humaine en Algérie remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de "l'Atlanthrope", découverts dans les sédiments du lac préhistorique Ternifine, en Oranie. L'Atlanthrope, contemporain du Sinanthrope et du Pithécanthrope de Java dont les ossements ont été retrouvés au milieu des outils de pierre taillée qu'il fabriquait, a séjourné en Afrique du nord et sur différents sites.


Outils AteréensAu sud de Tébessa, à Bir el Ater précisément, fut mis à jour une civilisation qu’on appellera « Atérienne », dont le centre d'épanouissement constitue une civilisation reliée à l'ensemble moustérien de l’époque du paléolithique moyen.

Ces outils ont été trouvés sur un emplacement dans la région de l'Atlas Centrale du Sahara du nord. Ils ont été façonnés par l’homo sapiens de l'Homo entre 30 000 et 19 000 ans. La caractéristique clé de ces outils de pierre est la certitude évidente qu’ils étaient attachés à un manche en bois ou une perche en os. Ce qui permet aussi d’avancer l’hypothèse que l'arc et la flèche ont été inventés au cours de cette civilisation Atérienne, en Afrique du nord.
La variété de formes et couleurs de ces trois points du projectile donne un échantillon représentatif de ce qui a été trouvé dans cette région. Ces objets sont faits de silex.


Les Atériens, fabricants d’outils étaient des hommes modernes (homo sapiens sapiens). Pendant un temps, ils ont coexisté avec le Neandertal. Il se pourrait que ces derniers, plus primitifs, aient été exterminés par l’homme moderne.

village neolithiqueLes Capsiens sont les premiers hommes de notre espèce qui se soient manifestés en Afrique du Nord. Leur civilisation se situe aux environs du VIIe millénaire avant notre ère. Ce type d'Homo Sapiens vivait dans des campements faits de huttes et de branchages. Partis du sud constantinois, les Capsiens suivent la ligne des chotts, et se répandent dans l'ensemble du Maghreb. On peut les considérer comme les ancêtres des berbères.


A cette époque, la partie septentrionale de l’Afrique était occupée par des Ibéro-mauressiens. Ces derniers, apparentés au type Cro-Magnon ne possèdent pas le même niveau de culture que les Capsiens qui adoptent de façon remarquable des industries néolithiques et maintiennent leur forme de vie jusqu'à l'époque historique.



Paléolithique Moyen (3.000.000- 100.000 ans Avant J.C.)

Outils AcheuléensDurant cette longue période de l’histoire, les premières civilisations humaines en Afrique, font leurs apparitions. Elles sont mises à jour, grâce à leurs outils, simples galets à peine transformés par l'enlèvement intentionnel de quelques éclats, dont les auteurs pourraient être des Homo habilis. Leurs présences ont été attestées par des restes en Afrique australe et orientale et notamment prés de Sétif, à Aïn-Hanech où des témoins de la culture des galets aménagés ont été reconnus, datant de plus d'un million d'années.

Ce gisement se caractérise par l'abondance des sphéroïdes à facettes et la présence au côté d'une faune archaïque de quelques proto-bifaces qui préfigurent la civilisation de l'Acheuléen. Cette dernière se distingue par le développement des bifaces qui se prêtent a de multiples usages et du hachereau, est spécifiquement africaine.


Le feu de l'Homo erectus Témoin de cette civilisation, le célèbre gisement de Tighenif, à Mascara, a livré en plus des outils habituels de l'Acheuléen ancien et d'une faune abondante, des restes humains rattachés à une sous-espèce d'Homo erectus : l'Atlanthropus mauritanieus, qui représente notre ancêtre le plus ancien connu à ce jour.

Cet ancêtre connaissait le feu, sous la forme d'incendies naturels. Il a dû apprendre à le maîtriser pour s'éclairer, se réchauffer, faire fuir les bêtes sauvages et surtout pour cuire son alimentation qui en devenant plus tendre a permis la réduction des muscles masticateurs au profit du développement cérébral.On imagine aussi qu’autour du foyer, véritable lieu de rencontre, cet ancêtre a pu développer des relations sociales qui ont été un moteur dans le développement du langage.



Epipaléolithique ( 20.000-6.000 ans Avant J.C.)

Cette période est marquée par la fabrication d'outils de plus en plus petits et du développement du débitage lamellaire. L'Ibéro-maurusien, présent surtout sur la côte (Afalou-bou-Rhumel, Taza, Mechta-el-Arbi, Taforalt) fabrique des outils qui comportent de nombreuses lamelles à dos abattu au côté de divers autres types d'outils notamment en os.

outils Capsiens Ces flèches en silex de fabrication caspienne, ont été trouvées sur un emplacement Néolithique africain, dans le nord-ouest du Sahara. Chacun des outils a été façonné entre 8 500 et 6 500 ans,
d’un travail d’une qualité soignée, ils ont été trouvés intacts et présentent trois variations du bifacial.
Ces outils donnent la preuve que nous sommes en présence d’une société très habile et avancée bien avant les cultures anciennes classiques d'Egypte, Grèce et Rome.
Il est probable que ces petites pointes en forme de projectile ont non seulement servi comme armes contre d’autres êtres humains mais aussi pour la pêche de poisson, quand le Sahara était plus humide et abondait encore de vie, il y a des milliers d’années.

L'industrie dite « Oranienne » de la fabrication des lames en Afrique du Nord est connue aussi sous le nom de civilisation Ibéro-maurusienne. Elle commence il y a 12 000 années et est supplantée par une autre civilisation, celle des Caspiens. L’évènement le plus marquant de ces deux périodes est la prolifération de plusieurs lames et projectiles qui introduisent la technologie microlithique. Les Microlithes sont des lames minuscules, utilisées comme telles ou avec des outils composés de bois ou d’os pour être utilisés comme arêtes ou comme des scies.

L'homme de Mechta el Arbi est un Homo sapiens qui pratique l'avulsion dentaire et utilise l'ocre à des fins rituelles. Ce sont les premières oeuvres d'art connues de notre histoire.

Le Capsien, plus tardif, est révélée par la présence d'escargotières sur un territoire limité au constantinois. Cette industrie comporte en plus des lamelles à dos et de nombreux burins. L'art prend son véritable essor, en témoignent les décors d'objets de parure et de tests d’œufs d'autruches. Les sépultures capsiennes ont révélé des squelettes et des crânes se rapportant à un type proto-méditerranéen
.

Fresque du Tassili A cette époque, le nord de l’Afrique était peuplé d'éléphants dont certaines espèces survivront jusqu'à l'époque des guerres puniques, mais aussi des rhinocéros, de phacochères, d'hippopotames, de girafes, de bubales... "Ce sont les rives du Tchad et du Zambèze, transportées dans le Maghreb et au coeur du Sahara ; c'est un paysage de savanes tropicales, d'oueds pérennes, de lacs et de marais dans lesquels se déroulent les civilisations du paléolithique inférieur".


Il faut souligner, que c'est au Sahara, que la civilisation néolithique devait connaître ses plus belles réussites. Qu'il s'agisse de peintures du Tassili-N'Ajjers, et du Tassili du Hoggar, qu'il s'agisse de pierres taillées et polies, comme on peut en voir dans la magnifique collection du musée du Bardo, on découvre des oeuvres achevées d'une étonnante perfection technique.


Les fresques si importantes sur le plan documentaire, témoignent du goût artistique des Sahariens de la Préhistoire, qu’on a nommé les « bovidiens » à cause de leur nature semi sédentaire de chasseurs et de pasteurs de bovidés. Certaines pierres sculptées et lissées, qui représentent des animaux, bovidés ou gazelles, ont une puissance d'évocation étonnante.


Fresque du Tassili Il y a 10 000 années, le Sahara un environnement très favorable pour les chasseurs, les bergers et les pasteurs. Il y avait des lacs d'eau douce entre les dunes et les montagnes aujourd’hui désertiques ont été couvertes d’arbres de types « forêt méditerranéennes », qui ont abrités une grande faune d'animaux. Le long processus de désertification du Sahara a commencé il y a 7 000 années et s'est achevé il y a 4 500 ans pour donner le paysage stérile actuel.

En Afrique du Nord les immenses forêts disparaissent progressivement; les lagunes font place à des déserts. Entre 8000 et 5000 avant J.C. de nombreuses populations s'installent le long de la côte nord africaine, survivants peut-être de l'Atlantide, qui aurait disparue lors du cataclysme mentionné plus bas.

Il y a 10 000 ans, la mer Méditerranée était coupée en deux grands bassins par un isthme qui réunissait la Tunisie et l'Italie en passant par l'île de Malte. Entre 10 000 et 8 000 avant J.C., un cataclysme, dont on ignore la cause et la nature, provoque d'énormes changements, le pont entre la Tunisie et l'Italie s'affaisse, ne laissant émergées que les iles maltaises.