La Bataille des Grandes Plaines.

HannibalSyphax Le sénat carthaginois ne sut, pendant quelques temps, quel parti prendre pour faire face au danger romain. Certains sénateurs conseillèrent de recourir à une trêve, d'autres de rappeler Hannibal d'Italie, d'autres enfin de reprendre la lutte après avoir réorganisé l'armée et décidé Syphax à les rejoindre.
Dès que le Sénat eut opté pour la lutte, Hasdrubal procéda au recrutement de volontaires un peu partout; d'Espagne, il reçut 4.000 Ibères; de Numidie carthaginoise, de nombreux cavaliers; Syphax le rejoignit à Souk el Arbâ avec une puissante armée.



Scipion Massinissa Scipion et Masinissa, craignant d'être surpris et débordés par de telles forces évaluées à 30.000 hommes, décidèrent de prendre l'initiative de l'offensive. Légèrement équipés, ils partirent à marche forcée vers les lieux du cantonnement ennemi. Le combat débuta par quelques escarmouches sans effet réel sur les positions de chacun, puis chacun prit ses dispositions de bataille (mi Avril 203 av. J.C.)



« L'aile droite fut constituée, dit, S. Gsell, par la cavalerie romaine, l'aile gauche par les cavaliers de Masinissa, Syphax et Hasdrubal formèrent leur centre avec les celtibères, leur aile gauche avec les numides, leur aile droite avec les carthaginois. Dès le premier choc, les numides cédèrent devant les cavaliers italiens et les carthaginois devant Masinissa. Ce fléchissement des ailes mit à découvert le centre qui résista vaillamment quelques temps, puis céda sous la poussée de l'infanterie.

La panique s'emparant du gros de la troupe occasionna un désordre total que les hommes de Masinissa et Scipion exploitèrent à fond. Hasdrubal se replia sur Carthage avec le reste de ses troupes et, Syphax sur son territoire très proche. Pendant que Masinissa et quelques officiers romains poursuivaient les troupes de Syphax, Scipion remontait vers le nord jusqu'à Tunis où il s'établit... » Source : S. Gsell, Histoire ancienne de l’Afrique du Nord.

Cette défaite appelée « le Désastre des Grandes plaines » inquiéta profondément le Sénat carthaginois. Après de mûres réflexions, il décida de faire appel à Hannibal, d'armer une flotte nombreuse, qui empêcherait l'approvisionnement de l'ennemi par mer, et de renforcer les fortifications de la ville. En attendant que Hannibal débarquât avec ses troupes d'Italie, la flotte s'avança vers Utique. Le général romain, averti de cette opération, fit d'une partie de sa flotte une véritable muraille dans le port, protégeant à la fois l'accès et les autres navires.

Les carthaginois s'y attaquèrent avec une telle violence que les romains perdirent en peu de temps plusieurs embarcations, en fin de journée, 60 navires furent pris et remorqués vers Carthage.