Le Commerce en Numidie.


Massinissa piece
Sous son règne, l'expansion économique fut remarquable. Il développa le commerce, jusque dans des pays lointains, puisque que son royaume commerçait activement avec Rhodes, la Grèce et même l'Orient lointain. Il imposa une sécurité sur les routes commerciales inconnue jusqu'alors, tant sur terre que sur mer.


Juba 2 piece

L'importance du commerce est attestée par le développement de la monnaie. De nombreuses monnaies représentent un personnage barbu et au revers un cheval libre galopant ou se cabrant, plusieurs portent MN abrégé de MSNSN, MASSINISSA, ou de MKWSN, Micipsa.



Micipsa pieceLa frappe des monnaies se faisait bien avant Massinissa, mais elle se multiplia sous son règne. On est obligé d'attribuer à Massinissa le développement de la circulation monétaire d'autant que le plus grand nombre de pièces fut trouvé autour de Constantine. Ce furent des monnaies en plomb, en bronze qui servirent au commerce intérieur.




Les échanges se faisaient également par troc, les populations rurales payant leurs impôts en bétail et en blé. Pour le commerce extérieur Massinissa a disposé de monnaies d’or et d'argent, étrangères qu'il recevait en échange du blé, de l'ivoire, des plumes et oeufs d'autruche, des animaux de cirque, du bois.

Le royaume de Massinissa eut des relations commerciales avec l'Espagne, Carthage, Rome. Il en eut même avec le monde grec : Rhodes, Athènes et Délos. Le royaume numide exportait surtout du blé. Massinissa attira des commerçants grecs dans ces cités. Il fit un très bon accueil à Polybe. L'Afrique entretenait des relations directes avec l'Orient ou l’Occident sans passer par Carthage. Et cela fut l'oeuvre de Massinissa.

Dans le domaine économique, enfin, il faut distinguer l'organisation économique de la Numidie et la pénétration étrangère.

Au premier siècle avant J.-C., le royaume de Numidie est avant tout producteur de matières premières (céréales, marbre, animaux sauvages) destinées à l'exportation et ses structures économiques paraissent encore primitives. Ce qui explique la pénétration aisée des negotiatores dès la fin du IIe siècle avant J.-C. Ces derniers servent d'intermédiaires entre le royaume de Numidie et le reste du bassin méditerranéen. On assiste de ce fait à la mainmise commerciale des negotiatores romano-italiens sur l'Afrique du Nord et sur la Numidie.

 

L'INDUSTRIE ET L'ARTISANAT :

La production de l'huile a permis à la Numidie de développer un système d'éclairage publique d'abord et de fabrication artisanale. huilerie à TebessaCette production a pu être géographiquement établie grâce aux multiples ruines de pressoirs. Gràce à ce procédé, il était agréable à beaucoup de personnes de travailler même la nuit tombée.

La fabrication des lampes se développe aussi. La Numidie en exporte en Sicile, en Sardaigne et en Italie. On a retrouvé des fours à potier à Theveste ( Tebessa) et à Tiddis. Les lampes étaient faites d'argile grise et brune, de forme ronde au bec court. Une autre période montre des lampes plus élaborées, faites d'argile rouge. Le disque intérieur présente un motif entouré d'une cercle décoratif dont le thème est le plus souvent mythologique, et qui montre des figures de Cybèle, Minerve ou Bacchus.

Parfois de véritables usines permettaient d'exploiter la production des grandes plantations. C'était le cas de Brisgane, dont nous avons déjà parlé, et aussi de l'huilerie de Kherbet Agoub, près de Sétif, où vingt et un pressoirs fonctionnaient en même temps.



L'huile jouait un grand rôle dans la vie du Méditerranéen. Elle était utilisée pour la cuisine, servait aussi de combustible pour l'éclairage. Elle entrait également dans la fabrication des produits de toilette.

L'oléiculture tenait une telle place en Afrique qu'elle domina le commerce et l'artisanat, entraînant une série d'activités annexes, en particulier une véritable industrie de la céramique.

Pendant longtemps, bien avant l'arrivée des Romains, on avait fabriqué sur place des céramiques grossières pour l'usage domestique.

Cuves de Potiers numides
Cette fabrication a été poursuivie à l'époque romaine, mais on faisait venir d'Italie les céramiques de luxe. Plus tard, le marché fut envahi par les productions gauloises, puis lorraines et rhénanes. Les archéologues en ont retrouvé de nombreux vestiges dans les deux Maurétanies.

Les besoins en objets de terre cuite étaient très importants. On les utilisait dans la construction sous forme de tuiles et de briques. Les vases de toutes sortes servaient aux usages domestiques et ils étaient utilisés dans l'agriculture et l'industrie. Tous les emballages étaient en terre ; que ce soient les "dolia", très grandes amphores destinées à contenir le blé, le vin ou l'huile, ou les amphores plus petites qui permettaient soit leur conservation soit leur transport. Enfin, pour l'éclairage, il fallait des lampes, et, peu à peu, leur production est venue se juxtaposer à celle de l'huile.